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The Beach Book Hut

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3 mai 2023

Livre : Généalogie du mal (JEONG You-Jeong)

Généalogie du mal

Editions Picquier Poche, 2020, 510 pages

Traduit du coréen par Choi Kyungran et Pierre Bisiou)

Il pleut à verse sur une grande résidence en bord de mer. L'accès y est compliqué, et ce grand ensemble apparait bien isolé du reste de la ville. Yujin vit dans un bel appartement avec sa mère et son grand frère adoptif. Un matin, il se réveille et personne n'est à la maison, tout est calme, paisible, mais pesant. Yujin a du mal à se rappeler de la nuit, tout ce dont il se souvient, c'est qu'il s'est échappé une fois sa mère endormie, pour aller "voler" comme il le dit, c'est à dire courir des kilomètres à tout allure. On ne comprend pas trop pourquoi, mais il doit suivre un traitement, et dès qu'il l'arrête, à l'insu de tous, il regorge d'énergie et éprouve cette frénésie de course à pied (les gens sont étranges, parfois.)  

Mais ce matin là, il est troublé. Il sent une substance étrange sur ses paupières et peine à les ouvrir. Il est recouvert de sang... 

Le but du roman, de ce fait, va être de découvrir ce qui s'est passé pendant cette nuit au cours de laquelle, on le devine vite, il n'a pas fait que courir dans les flaques d'eau. Pour cela, on va creuser la mémoire sélective et abimée de Yujin, et en parallèle plonger dans son histoire et son enfance, jusqu'à percer le mystère de cet étrange syndrome dont il souffre. On n'en sait pas plus que Yujin, on découvre toute l'intrigue au fil du propre cheminement du personnage.

Voici des mois que je lis peu, ou presque pas. Après une longue hospitalisation où je n'avais que ça à faire ou presque, reprendre un rythme plus ou moins normal avec les contraintes liées à mon accident laissent peu de place à la lecture le soir, je m'écroule comme une masse. Mais oh! Les vacances sont là et je retrouve les joies de la lecture, d'enchaîner les livres ! Et ce livre se prête à merveille à de longues heures de lectures ininterrompues ! On se prend au jeu, on veut savoir ce qu'il se passe et cela devient de plus en plus sombre. Au début du roman, on trouve Yujin plutôt sympathique et le considère un peu comme une victime, on a de la peine pour lui. Mais la folle spirale infernale nous tombe rapidement dessus et, personnellement, l'étonnement me prenait à chaque page. C'est un livre qui m'a fascinée tout en me stressant, car on sent la lourdeur de l'intrigue s'installer dans le livre tout comme dans notre esprit. Au fur et à mesure de notre lecture, on change catégoriquement d'avis sur les personnages. Cette atmosphère pesante est accentuée par cette construction du roman en huis-clos. En effet, on sort très peu de cet appartement sinon à travers les souvenirs de Yujin et du journal intime de sa mère.

Un roman donc bien efficace à mon goût, lu en quelques jours (notons que j'avais mis un mois et demi à finir mon livre précédent! (Ca, ça craint, oui.)

Voici, avec ce billet, mon retour sur la blogosphère ! Avec ce nouveau support, car j'aime bien cette idée de cette cabane sur une plage écossaise qui abriterait toutes mes lectures ! 

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16 mars 2016

"Phalène fantôme" de Michel FORBES

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Phalène fantôme de Michèle Forbes

Traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff

Éditions Quai Voltaire, 2016, 275 pages

Katherine vit paisiblement avec ses trois enfants et George, un mari aimant. C'est du moins ce que laisse à croire ce bel après-midi au bord de la mer, non loin de Belfast. Les enfants s'amusent et Katherine décide d'aller se baigner quand elle rencontre un phoque dans l'eau, il la terrifie. Ce phoque sera l'élément qui va réactiver la dérive et les angoisses de Katherine, hantée depuis toujours par ses fantômes du passé. Phalène fantôme est le roman de la vie de Katherine. Nous voyagerons entre 1949 alors qu'elle préparera sa prestation en tant que Carmen à l'opéra, jeune fille fougueuse, passionnée et enjouée, fiancée à George et 1969 alors mère de famille, pleine de doutes, mariée au même George.

Le noeud du roman, c'est la passion que Katherine a vécu lorsqu'elle était jeune fille avec Tom, un jeune tailleur en charge des costumes de l'opéra. Semaine après semaine, ils s'aimeront sans penser au lendemain. Cette passion est de pure contraste avec la vie bien rangée que Katherine vivra ensuite avec George, cette homme bien sage, bien conventionnel.

En filigrane, en 1969, grondent les troubles sur la ville. George est pompier volontaire, il est de moins en moins à la maison à mesure que la ville s'enflame, laissant Katherine à ses doutes et ses angoisses. Le passé refait surface petit à petit dans la vie du couple, et quel passé ! Le lecteur découvre alors avec stupeur le secret sur lequel le mariage de Katherine et George repose.

L'intrigue est passionnante et Katherine est sans aucun doute une femme hors du commun pour son époque, qui plus est en Irlande. C'est un roman féministe dont la trame se laisse guider par la passion de la jeune femme sans cesse en conflit avec la raison et les conventions sociales.

J'ai beaucoup aimé ce roman, j'ai adoré suivre l'histoire de Katherine. J'ai peine à croire que ce livre est un premier roman tellement sa trame et son style sont maîtrisés.

Pour la petite histoire, ce livre m'a été mis dans les mains par mes libraires, je pensais qu'il était écrit par une française au départ et j'ai découvert ensuite que ce n'était pas ma première rencontre avec Michèle Forbes, figure souvent rencontrée dans les nombreux films irlandais que j'ai pu visionner. Et cerise sur le gâteau, Michèle Forbes était en dédicace dans ma librairie samedi dernier !

J'attends le second roman avec impatience !

18 mars 2014

"Le Cercle celtique" de Björn LARSSON

Le Cercle celtique de Björn Larsson

Editions Folio Policier, 2014, 455 pages

Ulf vit sur un bateau au Danemark. Un jour il rencontre un certaine McDuff, écossais, à la recherche d'un certain Pekka et d'une femme qui auraient traversé la mer depuis l'Écosse. McDuff repart et quelques jours après Ulf rencontre Pekka, et Mary, la femme qui l'accompagne. Il semble affolé, il remet alors un paquet à Ulf. Ulf, curieux, finit part ouvrir le paquet qui contient le carnet de bord de Pekka. Ulf, alors en quête d'aventures, décide de remonter l'itinéraire suivi par Pekka depuis l'Écosse pour en découvrir plus sur le mystérieux Cercle celtique. Embarquera avec lui son ami Troben, passionné par la civilisation celte.

Il ne se passe finalement pas grand chose dans ce livre, l'intrigue est très lente et recèle de beaucoup de mystères, même une fois le livre fermé. Le livre traite de rituels douteux qui seraient en pratique dans tous les pays celtiques, créant ainsi un lien secret donc les rouages seraient connus des seuls initiés. Les personnages (l'auteur) rêvent d'une renaissance du peuple celtique.

Le coeur du livre est en fait la navigation des deux compères, depuis le Danemark jusqu'en Écosse, par mauvais temps très souvent. J'ai adoré me plonger dans ce roman le soir après une longue journée et avoir l'impression d'être moi aussi dans la cabine d'un bateau sur une mer en colère. C'est finalement un beau livre pour les gens qui savent encore s'émerveiller de la beauté de la nature, pour ceux qui aiment la mer et les beaux paysages.

Un lecture très agréable et apaisante pour moi.

25 février 2014

"Secrets of the Sea House" de Elisabeth GIFFORD

Secrets of the Sea House d'Elisabeth Gifford

Editions Corvus, 2013, 320 pages

Me voici de retour dans les tourbières de l'Île de Lewis, en Écosse quittées il n'y a pas si longtemps avec Entry Island. Le roman se déroule à deux périodes : 1860 et 1990. Ruth et Michael décident d'acheter une maison au bord de la mer pour la retaper et ouvrir un bed & breakfast. Alors que les travaux vont bon train, ils découvrent les ossements d'un bébé sous une pièce de la maison; les os de ses jambes font penser à une sirène. Cette maison était jadis occupée par le Révérend Alexander et la jeune Moira, expulsée de son village, qui travaillait pour lui comme bonne. Les deux histoires vont évoluer en parallèle alors que Ruth tombe enceinte, situation qui rouvre ses blessures du passé : en effet, sa mère s'est suicidé dans une rivière alors que Ruth n'était qu'une enfant. Sa mère venait des îles, lui chantait des chansons en Gaélique lorsqu'elle était petite, faisait partie de la famille des Silkie (peuple de la mer, moitié humain, moitié phoque). Elle se met à faire des recherches sur la maison, pour donner un nom à cette petite fille retrouvée dans la maison, et l'histoire passionnante de Moira et d'Alexander nous est alors révélée.

J'ai lu ce livre sur mon kindle, il doit faire partie des nombreuses offres que je télécharge régulièrement pour rien, alors je ne savais plus vraiment ce qui m'avait poussé à le prendre. (oh je découvre que je l'ai acheté le 15/12/13, ça veut dire que parfois, je peux lire mes livres rapidement!) Mais ça se passe à Lewis, alors youpi !

Comme je l'ai expliqué plus haut, le livre se déroule sur deux périodes, disons trois, car on remonte souvent à l'enfance douloureuse de Ruth... et je suis du coup bien mitigée ! J'ai adoré l'histoire d'Alexander et de Moira. On survole la famine en Écosse, les évictions. On est témoin de la vie sur l'île à cette époque, du pouvoir des landmen et de la religion, des rancoeurs, de l'émigration de toute une communauté. J'ai moins aimé toutes les recherches sur les sirènes, c'est parfois trop poussé et du coup c'est longuet, mais le principe était bon.

Pour ce qui est de la période contemporaine du roman, j'avoue que j'ai parfois eu du mal. Je n'ai pas du tout accroché au personnage de Ruth, son histoire passe mal, ça reste froid et un peu "je suis tellement triste dans ma vie".... bref ça tourne en rond, et à part quand elle raconte son enfance, le reste est plus que fade.

J'aurais aimé plus de magie et d'interraction entre les deux périodes, qu'une sorte de dialogue s'installe entre les personnages, les lieux, les évènements.

J'ai par contre adoré le personnage de Moira, jeune rebelle et têtue, révoltée par le sort réservé à sa famille et à sa communauté.

Un beau et bon roman malgré tout, si on oublie un peu les longueurs de Ruth.

24 février 2014

"Rouge est le sang" de Sam MILLAR

rouge est le sang

Rouge est le sang de Sam Millar

Éditions Poins, 2014, 2014, 275 pages

Tout cette histoire commence par deux scènes insupportables : La torture d'un homme dans une maison isolée, et la page suivante, la visite initiatique d'un abattoir par un postulant. Ça aurait pu en rester là entre ce livre et moi, mais j'ai continué... pour rencontrer Paul et Lucky. Paul, c'est celui qui s'est fait embaucher dans l'abattoir, Lucky c'est son meilleur pote (raté.) Ce roman est classé dans la catégorie polar, mais la première moitié du livre nous raconte des histoire d'abattoir et de pubs entre Paul et Lucky, jusuqu'à ce que Lucky soit témoin d'une tuerie dans un bois et qu'une ambiance mafiesque et flippante s'instale.

Cette lecture est ma deuxième rencontre avec Sam Millar que j'avais découvert avec Poussière tu seras et pourtant, j'ai eu l'impression de découvrir un tout autre auteur avec ce nouveau roman. Ce livre est rempli de scènes dégueulasses et d'humour noir, de scènes et de personnages dégueulasses qui font rire. Les scènes les plus absurdes et dégoûtantes sont celles qui me resteront le plus longtemps, car elles sont à mourir de rire : La visite de l'abattoir, le meurtre dans la forêt (non mais plus loufoque, y'a pas!) Les personnages sont complètement dérangés, inattendus, barrés : Entre l'hypocondriaque qui chercher à pourrir la vie de son vieux mari, la direction de l'abatoir, familiale, complètement louche.... c'est un beau festival de fous et tout cela est rendu par un humour grinçant qui nous fait tourner les pages à toute allure car même si tout ça est crade et dérangeant, ça passe tout seul car on se marre !

Une très bonne lecture, il me faut maintenant lire un troisème roman de Sam Millar pour (essayer de) découvrir son véritable style !

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13 février 2014

"Entry Island" de Peter MAY

Entry Island de Peter May

Editions Quercus, 2014, 534 pages

Il y a des romans que l'on attend avec grande impatience, et c'était le cas de Entry Island ! Surtout quand l'auteur en parle sur Facebook en l'écrivant mais sans trop en dire, histoire d'énerver ses lecteurs !

Entry Island est enfin sorti en anglais ! Youpi !

Entry Island, c'est L'Île d'Entrée, au Québec. Un île d'irréductibles anglophones.

Sime est flic, un peu déprimé, totalement insomniaque depuis sa rupture avec sa femme Marie-Ange. Il doit partir avec une équipe de policiers sur l'ïle d'Entrée pour enquêter sur la mort d'un homme, agressé chez lui, en pleine nuit. De mémoire d'hommes, il n'y a jamais eu de crimes sur l'Île. Sime est d'origine écossaise, et dans sa famille, ses ancêtres ont décidé de garder l'usage de l'anglais, en plus du français. Il est alors le flic tout désigné pour tenir les interrogatoires des principaux suspects dans cette affaire, en particulier Kristy, la femme de la victime. 

Dès qu'il voit Kristy pour la première fois, il a l'intime conviction de la connaître. D'autant plus, qu'il va découvrir un bijou grandement similaire à la bague de ces ancêtres qu'il porte au doigt depuis la mort de son père. Pourtant, il n'a jamais eu de contact avec Krysty avant.

Pourquoi toute cette histoire lui rappelle de vieux carnets que sa grand-mère lui lisant quand il était enfant ? Ces carnets, des journaux de son ancêtre Sime venu d'Ecosse pour s'installer de force au Canada, et qui le fascinent depuis toujours.

Alors, entre l'enquête, on est plongés dans l'histoire de l'Ecosse des années 1800, dans le destin de cette pauvre famille de l'Île de Lewis que l'on déloge de force pour l'expédier au Canada et les remplacer par des moutons. Puis on suit sa nouvelle vie au Québec, la perte de la jeune fille qu'il aimait en cours de route, son installation dans sa cabane en bois...

J'ai mis près d'un mois à lire ce livre car il est intransportable, et puis le soir, ben j'ai souvent pas le temps de lire. Mais voici une "prophétique" grippe qui me tombe dessus, et une grande partie de la prescription pour guerrir est "reste au lit avec du thé et un bouquin".

Quel plaisir j'ai alors eu de terminer ce roman, en entendant les volets claquer à cause du vent, et les rafales de pluie s'abattre sur les vitres. Et moi, j'étais au Québec, puis sur Lewis, maintenant et y'a bien longtemps à suivre la destinée de ces personnages. C'est un livre très émouvant, parfois bien triste mais l'histoire est très belle. On pressent ce qui se passe dès le début du roman, mais on veut savoir le pourquoi et le comment. Alors l'auteur nous balade, dévoile des pièces, en dissimule d'autres pour nous faire traverser ce roman sans se rendre compte que l'on tourne les pages.

Et puis, ce n'est un doute pour personne, j'aime l'histoire écossaise et je m'étais déjà émue de ces clearances dans Consider de Lilies de Iain Crichton Smith... mais j'aime également l'histoire Américaine. Les colonisateurs, pas les explorateurs, mais ceux qui sont arrivés pour s'installer en démarrant de rien, ça m'a toujours intrigué et fasciné.

2 janvier 2014

Happy New Year !

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Je vous souhaite à tous, une très bonne année 2014 avec plein de livres luvieux à lire au coin du feu !

25 décembre 2013

Merry Christmas !

Je vous souhaite à tous un très Joyeux Noël !

15 décembre 2013

Vous connaissez le film, gagnez le livre !

Qui ne connait pas l'excellent Transpotting, film de Danny Boyle ? Mais avez-vous déjà tenté de lire le roman dont il est tiré? Non ? 

trainspotting

Je vous propose aujourd'hui de gagner cet étrange roman d'Irvine Welsh, prouesse de la littérature, au style psychédélique !

Deux exemplaires sont en jeu, pour tenter votre chance, il vous faudra répondre à la question suivante, uniquement par mail à cryssilda@hotmail.com avant mercredi prochain, 12h00 :

  • Quel est le titre de la suite de Trainspotting ?

Bonne chance !

le-cercle-points

 

11 décembre 2013

"Lucie" de William TREVOR

lucieLucie de William Trevor

Editions Signatures Points, 2013, 339 pages

Lucie vit dans un petit village irlandais au bord de la mer avec ses parents. On est en 1921 et le pays s'agite. Les parents de Lucie s'inquiète, d'autant plus que sa mère a des origines anglaises. Ils décident de quitter l'Irlande pour l'Angleterre, mais la petite Lucie ne l'entend pas de la sorte. Elle s'enfuit dans les bois. Ses parents la laisse pour noyée. Dechirés par le chagrin, ils quittent l'Irlande et claque la porte sur leur ancienne vie pour tenter d'oublier leur petite fille. Mais Lucie est là, vivante, en Irlande.

J'ai eu du mal à entrer dans la toute première partie du roman, simplement, peut-être, parce que je n'aurais jamais réagi comme ses parents face à la même situation. J'ai trouvé les première page d'une froideur incroyable face à la tragédie qui se déroule dans l'histoire. Et puis, j'ai suivi la vie de la petite Lucie, qui grandit en attendant patiemment le retour de ses parents, refusant de quitter la maison de bord de mer de son enfance. Passées les premières pages, je me suis laissée emporter par le roman, indignée par le destin cruel de cette famille, par tous les actes manqués qui leur auraient permis de se retrouver.

C'est un très beau roman. Le style de William Trevor fut pour moi un découverte et j'ai beaucoup aimé. Il décrit avec beaucoup de justesse les émotions, le temps qui passe. L'écriture est fluide et douce, ce qui transforme cette histoire terrible en beau roman. C'est un roman dans lequel on se sent bien et que l'on a beaucoup de mal a quitté, l'ambiance continue de nous hanter longtemps après avoir terminé notre lecture.

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